Maintenance Industrie : 12 semaines de grève pour la dignité !
Une mobilisation exemplaire face au mépris patronal
Depuis le 24 février 2025, une vingtaine de salarié·es de Maintenance Industrie, chargés du nettoyage des sites des Finances Publiques à Paris (DRFIP), ont entamé une grève pour dénoncer des conditions de travail précaires et exiger des améliorations concrètes. Malgré le mépris affiché par la direction, qui déclarait « Vous pouvez faire grève pendant 20 ans », les grévistes ont tenu bon pendant 12 semaines.
Des revendications légitimes pour des conditions de travail décentes
Les salarié·es, soutenus par le collectif CGT Parisien du Nettoyage réclamaient :
Le passage à temps plein ou l’obtention d’heures complémentaires permanentes pour ceux qui le souhaitent.
Une prime de blanchissage pour le nettoyage des vêtements de travail.
Une prime de chantier pour compenser les horaires décalés et la pénibilité.
Une prime de remise en état pour tous les grévistes lors de la reprise. La reconnaissance des qualifications et des formations qualifiantes.
Le retrait des sanctions disciplinaires et des plaintes contre les militant·es syndicaux.
Malgré des salaires extrêmement bas, certains ne dépassant pas 500 à 700 euros par mois, et une direction refusant le dialogue social, les grévistes ont maintenu leur mobilisation.
Une victoire arrachée par la détermination
Après 12 semaines de lutte, les grévistes ont obtenu l’essentiel de leurs revendications :
La direction a cédé sur les temps complets et les compléments d’heures.
Des formations qualifiantes seront mises en place.
La montée d’échelons a été reconnue.
Trois blouses seront fournies aux salarié·es, en lieu et place de la prime de blanchissage.
Une prime de remise en état a été accordée.
Toutes les menaces de sanctions ont été retirées.
Cette victoire est le fruit du courage et de la dignité des travailleuses et des travailleurs face à la violence et au mépris de classe.
Sous-traitance = Maltraitance : en finir avec l’externalisation des métiers essentiels
La lutte des grévistes de Maintenance Industrie met en lumière une réalité trop souvent passée sous silence : la logique de moins-disant social qui gangrène les marchés publics. Par idéologie anti-étatique, par stratégie de déresponsabilisation sociale ou sous couvert de politiques austéritaires, on en vient à sous-traiter tout et n’importe quoi, à n’importe qui, pourvu que cela semble coûter moins cher.
En conséquence, les mêmes situations se répètent : prestations « low cost », droit du travail piétiné, salaires de misère, temps partiels imposés, métiers invisibilisés – la plupart du temps occupés par des femmes et des personnes migrantes. Il est temps de mettre fin à ce système de délégation d’exploitation des travailleuses et des travailleurs.
