Consciente de l’impact potentiel de leur mouvement sur l’activité de l’usine La Rosée des Champs, la masse salariale de cette dernière risquant un chômage technique, les grévistes de Challancin ont fait preuve d’une retenue exemplaire. Plutôt que de paralyser totalement les opérations, ils ont limité leur action en maintenant un service minimum, suffisant pour garantir la continuité de la production agroalimentaire. Cette décision illustre un sens des responsabilités que l’on peine à retrouver dans la réponse de la direction de Challancin, accusée de réagir avec une lenteur coupable et une indifférence manifeste.

Sous la pression, la direction régionale de Challancin, incarnée par un directeur perçu comme une simple « marionnette » de la haute responsable Mme Catherine Chalvin, surnommée avec ironie la « grande Tolièremme », a fini par organiser une rencontre avec les salariés. Présentée comme une discussion « habituelle », cette réunion n’a abouti qu’à des concessions partielles, bien loin de répondre pleinement aux attentes légitimes des travailleurs. Car peut-on véritablement parler de « revendications » quand il s’agit simplement d’exiger ce qui est dû ? L’absence d’EPI, notamment de simples masques pour protéger la santé des salariés, est un manquement d’une gravité sidérante de la part de Challancin, une entreprise censée garantir des standards professionnels minimaux

 

 

Le cas soulève également des interrogations sur la vigilance de La Rosée des Champs, cliente de Challancin. Comment une usine agroalimentaire, où les normes d’hygiène et de sécurité sont censées être primordiales, a-t-elle pu fermer les yeux sur l’absence d’équipements de protection pour les agents de nettoyage travaillant sur son site ? Cette négligence apparente engage la responsabilité de La Rosée des Champs, qui ne peut se dédouaner de son devoir de contrôle sur les conditions de travail des prestataires opérant sous son toit. Le silence ou l’inaction de cette entreprise face à une situation aussi criante interroge son implication éthique dans la chaîne de sous-traitance.

 

 

Le Syndicat CGT du Nettoyage, mobilisé sur ce dossier, a dénoncé une récurrence préoccupante dans les pratiques de Challancin. L’absence ou l’insuffisance d’EPI ne serait pas un incident isolé. Un autre cas rapporté concerne une salariée contrainte d’utiliser une autolaveuse – une machine lourde et potentiellement dangereuse – sans disposer de chaussures de sécurité adaptées. Ces exemples jettent une lumière crue sur une gestion qui semble mépriser les besoins fondamentaux des travailleurs, au mépris des obligations légales et des risques pour leur santé.

 

 

Face à ces errements, le Syndicat CGT du Nettoyage s’est engagé à maintenir une vigilance accrue sur les pratiques de Challancin, notamment en ce qui concerne la fourniture d’EPI. Le mouvement de grève sur le site de La Rosée des Champs pourrait bien être le révélateur d’un malaise plus profond au sein de cette entreprise de nettoyage, dont les salariés semblent payer le prix d’une direction déconnectée de leurs réalités quotidiennes. Alors que Challancin se targue d’être un acteur reconnu dans le secteur, ces événements mettent en doute sa capacité à assumer ses responsabilités envers ses employés, tout comme ils questionnent l’attitude de La Rosée des Champs face à une telle dérive