Rappel de l’affaire
Le 6 janvier 2015, lors d’un contrôle routier sur l’autoroute A6, les douaniers ont découvert près de 2 millions d’euros cachés dans un sèche-linge et un chauffe-eau à l’arrière d’une camionnette. Cette saisie a été le point de départ d’une enquête complexe qui allait révéler des abus de biens sociaux au sein de l’entreprise. Les enquêtes ont rapidement mis en lumière des liens entre cet argent et Franck Julien, alors que les enquêteurs cherchaient à déterminer à qui appartenait la somme saisie. Les relevés téléphoniques d’un individu impliqué dans le transport des fonds ont révélé des communications avec un majordome de Julien, éveillant les soupçons des autorité. Au fur et à mesure que l’enquête avançait, les enquêteurs ont découvert des “dysfonctionnements systémiques” au sein d’Atalian, impliquant plusieurs cadres dirigeants dans un système de détournement de fonds organisé. Les juges ont décrit cette situation comme une véritable “prédation” des biens de l’entreprise, où des artisans émettaient de fausses factures pour des travaux de rénovation, à Franck Julien de détourner des millions d’euros pour ses besoins personnels, notamment pour des propriétés à Paris et à Bruxelles
Un système de détournement complexe
Entre 2008 et 2019, Franck Julien aurait détourné environ 36 millions d’euros au détriment de son entreprise, Atalian, spécialisée dans le nettoyage industriel et les services de sécurité. Les accusations portées contre lui incluent des abus de biens sociaux, du blanchiment, de la fraude et de l’escroquerie. Les juges d’instruction ont mis au jour un système complexe où les fonds de l’entreprise étaient utilisés à des fins personnelles, notamment pour des rénovations immobilières et des paiements en espèces.
Le procès
Le procès, qui s’est déroulé devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, a débuté le 22 janvier et s’est terminé le 12 mars. Treize autres prévenus, y compris d’anciens cadres d’Atalian et des dirigeants de sociétés prestataires, ont également été jugés. Les preuves présentées au tribunal étaient accablantes : des liasses de billets trouvées dans un sèche-linge et des fausses factures émises par des artisans pour des travaux personnels de Franck Julien.
Les réquisitions
Le 5 mars, le parquet a requis cinq ans d’emprisonnement, dont trois fermes, ainsi qu’une amende d’un million d’euros contre Franck Julien. La procureure a décrit l’affaire comme étant digne d’un roman à suspense, soulignant la relation « fusionnelle » de Franck Julien avec Atalian, au point de confondre son patrimoine personnel avec celui de l’entreprise.
Les condamnations
Finalement, Franck Julien a été condamné à cinq ans de prison, dont trois fermes, pour abus de biens sociaux, blanchiment et escroquerie. Cette condamnation marque chute d’un magnat de l’industrie du nettoyage.
Les principales condamnations financières concernant Atalian et son ex-PDG Franck Julien :
- Franck Julien a été condamné à une amende de 375 000 euros.
- Le tribunal a ordonné la confiscation des biens immobiliers de Franck Julien en Belgique et aux Invalides à Paris, dont la valeur s’élève à plusieurs millions d’euros.
- Une créance de plus de 8 millions d’euros appartenant à Franck Julien a également été confisquée.
- Concernant Atalian en tant qu’entreprise, en février 2022, la société a accepté de payer une amende de 15 millions d’euros pour éviter des poursuites judiciaires liées à la surévaluation présumée d’une filiale vendue à Vinci en 2015.
- Pour les autres prévenus impliqués dans l’affaire, certains ont été condamnés à des amendes, mais les montants spécifiques ne sont pas précisés dans les résultats de recherche fournis.
Il est important de noter que ces sanctions financières s’ajoutent aux peines de prison prononcées contre Franck Julien et certains autres prévenus. Le préjudice total majoré dans cette affaire était d’environ 36 à 37 millions d’euros.